Nicolas Forget dit Despatis

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Contrairement aux apparences, le nom Forget n’a aucun lien avec une forge ou un forgeron. Il s’agit plutôt d’un nom de baptême, comme nous le démontre la commune de Saint-Forget, dans les Yvelines. Dérivé de Ferreolus (Ferréol en français), il désignait plutôt un homme de fer. On retrouve une fréquence importante du patronyme Forget dans la région parisienne, la Loire-Atlantique et l'Orne.
Nicolas Forget dit Despatis, né vers 1621, est l’ancêtre des deux tiers des Forget d’aujourd’hui et de la majorité des Despatis. Fils de Paul Forget et de Nicole Chevalier, d’Alençon en Normandie, il arrive tôt dans la colonie. Le jeudi 6 février 1652, il épouse Madeleine Martin, une des premières Canadiennes de naissance (septembre 1640), issue d’Abraham Martin (qui laissera son nom aux «plaines d’Abraham»). L’épouse n’avait donc pas encore 13 ans! C’est qu’en raison d’un fort déséquilibre des sexes dans les premiers temps de la colonie, on devait marier les Canadiennes dès la puberté…
Bien que son beau-père tente de le garder près de lui en lui offrant la moitié de sa terre, Nicolas Forget préfère le commerce des fourrures et, pour ce faire, il s’établit à Montréal, où on le retrouve régulièrement effectuant achats ou ventes de terres. En 1675, il habite Lachenaie, mais son décès, survenu le 6 avril 1680, est enregistré à Repentigny. Il a alors environ 60 ans.
On lui connaît huit enfants, sept garçons et une fille. Trois fils perpétueront son nom.
Pour la suite voir les différents sous-titre dans la descendance.
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IMPORTANT
Dans la lignée Forget dit Despatis, on épele le nom de famille DESPATI(E)S de façons différentes.
Les surnoms et les « noms dits » des ancêtres en Nouvelle-France.
En France, on utilisait des surnoms pour distinguer les noms de familles similaires se trouvant dans une même région géographique. Cette coutume s’est perpétuée en Nouvelle-France lorsque les immigrants venus de France s’y sont établis. Certains d’entre eux, pour la plupart des soldats, possédaient déjà un surnom c’est-à-dire un « nom dit », tandis que d’autres l’ont reçu après leur établissement.
Comment était créé un « nom dit »?
Un « nom dit » était créé en prenant le nom de famille d’une personne, en y ajoutant un surnom évoquant une caractéristique précise sur l’individu et en reliant le tout par le mot « dit » comme pour Forget dit Despatis.
Le surnom est généralement relié au nom par un « dit » comme dans Rousseau dit Labonté, Brien dit Desrochers ou Goguet dit Sansoucy.
Le surnom est fréquemment tiré d'un lieu géographique (Patis, dans la région d’Alençon) comme dans le cas des Forget dit Despatis.
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Cette tradition des noms « dit » a commencé en France avec les troupes de l'armée. Les nouvelles recrues se voyaient souvent attribuer un surnom ou un « nom de guerre ». Ils étaient identifiés par leur prénom, leur nom de famille et leur nom de guerre. La recrue choisissait parfois son propre nom et parfois le capitaine lui attribuait ce nom. Cette tradition a continué avec les troupes françaises qui sont venues en Nouvelle-France, dont beaucoup se sont installées ici de façon permanente. Un nom « dit » pouvait également être utilisé par une personne simplement pour se différencier, ou pour différencier sa famille, de quelqu'un d'autre portant le même nom.
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Quels genres de nom « dit » une personne pouvait-elle avoir ? La plupart des noms « dit » en Nouvelle-France appartiennent à l’une de ces catégories :
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Surnoms basés sur l'origine : « Parisien », « Champigny » (le nom de plusieurs communes en France) et « Portugais », par exemple.
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Surnoms basés sur un trait physique : « Legrand », « Leroux » et Lefort, par exemple
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Surnoms basés sur un trait de personnalité : « Lamoureux », « Sanspeur » et « Belhumeur », par exemple.
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Surnoms basés sur des animaux ou des plantes : « Lafleur », « Lavigne » et « Loiseau », par exemple.
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Surnoms basés sur des professions : « Lefebvre », « Pelletier » et « Boucher », par exemple.
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Surnoms basés sur la modification d’un nom de famille ou d’un prénom, ou sur le nom de sa mère : par exemple, Rivière devient Larivière ou Jean devient St-Jean.
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Ces noms « dit » nous ont laissé un héritage de longue durée au Canada français, puisque cette pratique a continué jusque vers les années 1870. Des historiens tels que René Jetté ont estimé qu'il y a plus de 7 500 noms « dit » au Québec. Il est également important de noter que dans certaines familles canadiennes-françaises, une partie de la famille pouvait avoir conserver le nom de famille d'origine, tandis qu'une autre pouvait avoir conserver le nom « dit » C’est le cas des Forget dit Despatis. Certains portent le nom de Forget, d’autres Despatis.
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En entreprenant des recherches généalogiques sur vos ancêtres, il est important de garder les deux noms à l’esprit et de faire varier la composition. Par exemple, recherchez « Latreille dit Lalande », « Lalande dit Latreille », « Lalande-Latreille », « Latreille » et « Lalande », et ainsi de suite. L'orthographe peut également varier énormément, ce qui devrait aussi être pris en considération.
Le Répertoire des noms de famille des origines québécoises à 1825 de René Jetté et Micheline Lécuyer est une excellente ressource. Ce livre répertorie tous les noms « dit » trouvés au Québec et leur nom de famille standardisé. Il est disponible auprès de la Société généalogique canadienne-française.